Le Peanut Wood est constitué principalement de silice microcristalline, une forme de quartz très fine, semblable à celle que l’on trouve dans le jaspe ou la calcédoine. Au fil de millions d’années, les eaux souterraines riches en dioxyde de silicium ont infiltré les cellules du bois, remplaçant lentement la matière organique par de la pierre.
Ce processus de pétrification, d’une lenteur presque imperceptible, a figé la structure du tronc jusque dans ses moindres détails : on distingue encore parfois les cernes de croissance, les veines du bois et même la texture fibreuse de l’écorce. C’est un fragment d’arbre devenu minéral sans jamais perdre la mémoire de sa forme.
Les marques claires qui ponctuent sa surface (ces fameuses "cacahuètes" qui lui ont donné son nom) sont composées de calcite, de kaolinite et parfois de silice laiteuse. Elles occupent les anciennes galeries creusées par des mollusques marins foreurs ayant vécu dans les mers peu profondes du Crétacé. Ces intrusions claires racontent la rencontre improbable entre le végétal et le marin, entre la forêt et l’océan.
Ainsi, le Peanut Wood n’est pas un simple jaspe, bien qu’il en partage la composition siliceuse : c’est un bois fossile, un vestige organique transformé en quartz par la patience du temps. Bien qu’il partage avec le jaspe la même base chimique, le dioxyde de silicium (SiO₂) le Peanut Wood appartient à une autre histoire.
Le jaspe est une roche sédimentaire ou volcanique entièrement minérale, formée par précipitation de silice et d’oxydes métalliques.
Le Peanut Wood, lui, est un bois fossilisé, c’est-à-dire un tissu végétal remplacé molécule après molécule par la silice. Il conserve donc la structure organique du bois originel, comme un souvenir pétrifié du vivant.
C’est ce lien intime entre matière vivante et minérale qui lui confère son énergie particulière : celle d’un pont entre deux règnes, entre la sève et la pierre, entre la vie et le temps.
Ce mariage entre la matière vivante et la pierre fait de lui une œuvre naturelle unique, à la fois trace du vivant, mémoire de la mer et alchimie de la Terre.
Pierre de transformation et d’ancrage
Sur le plan symbolique, le Peanut Wood est considéré comme une pierre d’ancrage et de résilience. Il aide à accueillir le changement, à comprendre que la transformation fait partie du cycle naturel de la vie.
Pierre de la Terre par excellence, il favorise la reconnexion à ses racines, tout en accompagnant les métamorphoses intérieures.
Certains disent qu’il aide à intégrer les leçons du passé, à en extraire la sagesse, comme la mer a su garder la mémoire du bois qu’elle a englouti. Comme le monde minéral dans son ensemble, le bois silicifié ne manque pas d'inspirer en nous une certaine poésie.
Quand la pierre devient souvenir
Comme les stromatolites qui ont préservé la trace du vivant dans la roche, le Peanut Wood nous parle du temps et de la persistance de la vie sous d’autres formes.
Il rappelle que tout changement, même radical, n’est qu’une transformation de la matière et de l’être.
Tenir un fragment de Peanut Wood dans la main, c’est ressentir la lente respiration du monde :
celle d’un arbre devenu pierre, d’une forêt devenue souvenir, d’une Terre qui n’a jamais cessé de créer.